Bye Bye Lilliehöök

Céramique, modelage, néon, photographie, cire et dessin, avec le soutien de Pro Helvetia et canton de Vaud

Bye Bye LillieHöök
Galerie Kissthedesign Lausanne 2018

Pour sa première exposition personnelle à la galerie Kissthedesign, Laure Gonthier présente la production de sa résidence en Arctique à bord d’un voilier au printemps 2017 avec l’association marémotrice.

Imprégnée des paysages enneigés du Spitzberg en Norvège, l’artiste vaudoise livre une série de céramiques intitulée « Peau de glace » évoquant les contours flous de l’écume et le tranchant de la glace. Toutes uniques, les délicates sculptures blanc neige incarnent la rencontre de l’eau et de la terre glacée.

Les éléments se déploient comme un fil rouge dans l’exposition. On le voit dans les expériences où l’artiste déverse différents liquides directement sur les morceaux de glace flottant à la surface de l’Océan arctique. Le résultat capturé en photographie rappele la fonte des glaces et la fragilité de son éco-système.

Pendant les longues semaines à naviguer sur le bateau Knut, Laure Gonthier, plutôt connue pour son travail de céramiste, s’est attelée à rendre la magie des extraits de la roche montagneuse dans des dessins à l’encre. Les reliefs de la montagne et de l’Iceberg structurent l’espace, où le ciel et la mer se confondent dans la blancheur du jour sans fin.

La technique de la céramique étant difficilement nomade, les pièces de Laure Gonthier se présentent comme un carnet de voyage a posteriori, basé sur un paysage fantasmé d’après souvenirs, à l’image de la pratique des peintres avant l’invention du tube de peinture. L’objet naturel ainsi détaché du réel est élevé au rang de fétiche. Ces petits morceaux partiellement reconstitués rendent aussi perceptible l’état vaporeux entre éveil et rêve, que l’artiste a vécu pendant les jours sans nuit de la résidence.

De son voyage, elle a également emporté le souvenir du chant des Bélugas, la nuit. Un cétacé dont la large gamme sonore inspirait souvent la sirène pour les marins.  Les « Sirènes », qu’elle a produit spécialement pour l’exposition reviennent sur cette figure mythologique, qu’elle décompose sous la forme sexuée de coquillages vulvaires et de fétiches. L’exposition, dans sa multitude de matières, enregistre la trace de l’homme sur la nature. Fascinée par les carrières, Laure Gonthier prélève des extraits d’un paysage qui ne se reconstitue pas, pour le transposer dans un nouveau contexte.

Texte Corine Stübi

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Posté le

décembre 12, 2020